lundi 26 juillet 2010

A12. Le CITY MUSEUM d' AHMEDABAD



Le CITY MUSEUM

d' AHMEDABAD





Ce musée possède plus de noms qu'Allah lui-même !
Amusons-nous à en faire la liste :

1. City museum, ou Musée municipal d'Ahmedabad.

2. Paldi museum, car il est situé dans le quartier de Paldi, près du Sardar Bridge.

3. Sanskar Kendra est le nom du bâtiment dessiné par Le Corbusier.

4. On l'appelle aussi Sanskar Bhavan...

5. "N.C. Mehta Gallery" peut-on lire à l'entrée du musée. Pourquoi donc ?
Car la collection de manuscrits enluminés y a été exposée jusqu'en 1991.
Mais certaines peintures se dégradaient à cause de l'environnement pollué.

Les manuscrits sont transférés depuis 1993 dans un bâtiment dessiné par B. Doshi au milieu d'un grand parc de la zone universitaire.
(Voir l'article : "Le musée d'Indologie à Ahmedabad", dans ce blog).

6. Enfin, le Sanskar Kendra accueille au rez de chaussée un musée du Cerf-volant, le Kite museum... (Voir : "Les cerfs-volants d'Ahmedabad", dans ce blog).

Une telle richesse onomastique se justifie pleinement !
Les collections du musée sont variées, abordent des questions d'un grand intérêt.
Depuis ma première visite, le lendemain de mon arrivée à Ahmedabad, je me suis promis d'y revenir.

J'y trouve beaucoup d'informations qui m'aident à préparer mes visites ultérieures :
- sur l'architecture moderne, avec des maquettes d'oeuvres de Le Corbusier, Louis Kahn, Balkrishna Doshi et Charles Correa.
- sur Gandhi et les mouvements de lutte contre la colonisation britannique, etc.

Le musée présente d'abord le site, où est née Ahmedabad, à l'est de la Sabarmati.
Au cours des siècles, la ville s'est étendue sur les deux rives.
On présente des maisons à l'architecture traditionnelle, dont fenêtres ou supports de balcons sont en bois sculpté.

Au XIXe s, Ahmedabad est surnommée "la Manchester de l'Inde", à cause de son industrie textile très développée.
De nombreux documents présentent des industriels, des machines à tisser et à filer. Un salon bourgeois de capitalistes locaux est reconstitué...


Gandhi est abordé par son lien avec le Gujarat.
La semaine suivante, je lui consacre quatre articles de ce blog, après une visite au musée de l'ashram de la Sabarmati.
C'est un passage obligatoire quand on s'intéresse à Gandhi.

Bien sûr, le mouvement de libération contre le colonialisme britannique, qui prend naissance au Gujarat, est abondamment illustré.
Des Bengalis viennent à Ahmedabad pour apprendre aux
Gujaratis à fabriquer des bombes. En échange, ces derniers les forment à l'industrie textile...
Les martyrs de l'indépendance nationale sont évoqués.

Sadar Patel occupe une place de choix.
Militant du Congrès, il adopte les idées de Gandhi. Dans les années 1920, comme maire d'Ahmedabad, il s'affirme comme une grande figure du Gujarat, d'envergure nationale.

Les calicots, célèbres sous l'ère des Moghols, étaient largement exportés.
On peut voir des tampons de bois sculptés, que l'on imprime avec des couleurs sur les tissus.

J'aime deux immenses tentures murales gujaraties.
L'une représente un saint monté sur un lion, qui attaque un être mi-homme, mi cheval (ou taureau ?). Des frises de personnages debout et assis occupent tout l'espace, près de chevaux, de cerfs et de taureaux.
Les couleurs dominantes sont le rouge, le beige et le vert foncé.
L'autre tenture est d'un style assez proche. Elle est centrée sur une déesse assise sur un taureau, tirant une langue rouge.
La géométrie est plus apparente. Le carré central est inclu dans deux carrés plus grands. Personnages et animaux (
chevaux, cerfs, sangliers.) sont dessinés dans deux rectangles, sur les côtés.

Plusieurs salles présentent les religions principales : jaïnisme, christianisme, judaïsme, sikhisme, hindouisme et islam.
Les documents sur le sikhisme sont remarquables. Je vais écrire un texte dans mon blog sur les Sikhs à ce sujet.
Je suis déçu par les informations concernant le jaïnisme, le judaïsme et le christianisme.

Des chars avec leurs trois idoles, sortis de Jagdish Temple et tirés pendant une journée par an dans les rues d'Ahmedabad ont rejoints les collections.
Pour l'hindouisme, Krishna est bien représenté.
Une vitrine explique le Nouvel An hindou, Diwali, le rôle des feux d'artifices et des cerfs-volants.

Pour l'islam, le musée montre des maquettes de bâtiments de style d'Hyderabad.
On les construit en bambou, en carton et en papier, mais leur décoration est étincelante. Pendant une fête, ces grandes maquettes sont promenées dans les rues de la ville.

Des tableaux présentent les grands écrivains du Gujarat.
La reproduction de manuscrits exceptionnels (du Xe au XVIIIe s) est une excellente idée. Pour ne citer que deux exemples :
- des pages du grand Al Biruni
- une édition du Mathnavi de Rumi !

Mais je manque de temps. Cela mérite une seconde visite.
Elle me permettra d'approfondir le rôle du grand savant Vikram Sarabhai et de mieux regarder certaines peintures et sculptures contemporaines.


Lionel Bonhouvrier.

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