lundi 16 août 2010

D2. SHATRUNJAYA (2) HAUT LIEU DU JAINISME (Palitana)


SHATRUNJAYA
(2)

HAUT LIEU du JAÏNISME


(Palitana)




MANQUE D'EAU


On n'entend plus les coups de ciseaux des sculpteurs.
Les tourterelles, les pipits, les perruches roucoulent ou cisaillent l'air de leurs cris perçants.
J'ouvre les yeux.
C'est l'heure de la sieste

Depuis dix minutes, je suis allongé sur une terrasse de béton, à l'étage d'un temple.
Un écureuil effleure ma main à l'étourdi, puis s'écarte prudemment.
Résumons-nous.

Départ à 6h30. A partir de 8h, grimpette. Arrivée dans le site vers 11h.
Ensuite visite des temples non-stop.
Il doit être 15h.
Deux bananes, quelques biscuits et du pepsi comme repas.
Chaleur écrasante, et je n'ai plus d'eau depuis longtemps...

A demi abruti, je sors ma bouteille d'eau, avale deux ultimes gouttes.
Un ouvrier m'interpelle.
On n'est jamais vraiment seul en Inde...
Le mot "water" m'incite à le suivre dans la cour.

Près du temple où il sculpte, il puise un verre d'eau dans une jarre.
Refuser un verre d'eau, c'est délicat et difficile...
Avec le sourire, je refuse son offre.
Le risque de diarrhée est réel.
Nous forgeons notre santé sur une forme de folie spécifique...


LA VISITE CONTINUE


La gentillesse spontanée de cet ouvrier m'aide à combattre ma léthargie.
De 11h à 15h, je visite la zone principale, où les plus beaux temples sont regroupés.
Je continue dans la zone centrale, où les temples sont plus récents.

J'aime beaucoup les sculptures : un peuple de gardes, de lions, d'éléphants, de créatures bizarres, occupe les côtés d'escaliers, les étages, ou les voûtes.
A part les ouvriers, je suis seul. Les prêtres sont partis faire la sieste, ce que je comprends et approuve.
Je peux photographier les idoles si je le souhaite.
Mais la fatigue l'emporte.

De toute façon, le site est trop vaste pour être vu en une seule fois.
J'ai visité la partie principale (que je nomme A, par commodité).
Je dois revenir pour terminer de voir cette zone B.
Sans compter la zone C, à laquelle on accède par la deuxième entrée de la citadelle !
Je récupère mes sandales à l'entrée de cette zone.


DESCENTE VERS PALITANA


Avant 16h, je rebrousse chemin.
Descente sans histoire en une heure environ.
La soif me pousse à marcher plus vite, mais la fatigue me conseille de bien regarder où je mets les pieds !

Un Indien remplit deux bouteilles d'eau à la jarre, devant le temple hindou.
Je pourrai l'imiter, mais il faut une heure pour que la pastille purifie l'eau. Je m'abstiens donc, car je serai à Taleti un peu avant.

Plus bas, cet Indien s'arrête pour changer l'eau des coupes destinées aux oiseaux et écureuils.
Très peu de gens descendent ou montent.
La plupart des pèlerins sont à Palitana depuis des heures...

J'arrive à Shatrunjaya Taleti déshydraté.
La morgue des conducteurs d'autorickshaws, qui exigent 50 roupies pour la gare routière, confirme mon opinion sur cette engeance...
Celui à qui je réponds déteste mon ironie. Il fait la leçon aux autres : pour lui, c'est 50 Rs, pas moins !

Occupé à vider un litre d'eau minérale délicieusement froide, j'attends un tempo.
Lorsqu'il arrive, il refuse d'aller à la gare routière !
Serait-il de mèche avec les autorickshaws ?
Je n'y crois guère...
Trois minutes plus tard, je le vois repartir à vide...
Il finit certainement son service.

Je préfère marcher. Et je n'entendrai plus les sollicitations incessantes des autorickshaws.
Ces experts psychologues, persuadés que je vais craquer, attendent que je les appellent au secours...

J'adore marcher.
Depuis 6h30, je marche. Il n'est que 17h30.
Une demie-heure de marche supplémentaire n'a jamais fait de mal à personne...


Lionel Bonhouvrier.

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