mardi 3 août 2010

A61. GANDHI : ses IDEES ESSENTIELLES


GANDHI : ses IDÉES ESSENTIELLES



"Rien n'est ou n'existe sauf la vérité."
"Sans la vérité, il est impossible d'observer aucun principe, aucune règle de vie."



Après une journée passée à l'ashram de Sabarmati, je décide d'écrire trois ou quatre articles sur Gandhi.
Celui-ci est le premier.
Mes sources proviennent en grande partie du musée de l'ashram, qui expose la vie et les idées de Gandhi en détail.
On y trouve des tableaux chronologiques, de nombreuses citations, une iconographie riche (photos, tableaux, sculptures...)

Je traduis en français d'après l'anglais.
En cas de doute, je laisserai certains mots ou phrases en anglais (grâce à un dictionnaire, je pourrai les traduire convenablement).

Gandhi avait expérimenté un ashram en Afrique du sud et le Kochrab Ashram en 1915 à Ahmedabad.
Une année de voyage en Inde lui permet de reprendre contact avec son pays, de faire le tri entre idées inadaptées et idées réalisables.
Lorsqu'il fonde en 1917 l'ashram de Sabarmati, au nord d'Ahmadabad, ses idées sont plus précises.
Les membres de l'ashram doivent suivre des règles, respecter onze voeux et servir des objectifs sociaux.

1. IL ADOPTE ONZE VOEUX :

a) Cinq voeux traditionnels :

- Respectueux des traditions religieuses, Gandhi est influencé par le vishnouisme pratiqué par sa famille et le jaïnisme, très implanté au Gujarat.
- Ces cinq voeux proviennent du Patanjali Yama : ce sont :

  • La vérité, ou Satya : L'ashram est baptisé Sathyagraha (recherche de la vérité)
  • La non-violence ou Ahimsa (un voeux typiquement jaïn)
  • La chasteté ou Brahmacharya
  • L'Aparigraha ou ne rien posséder en propre
  • L'Asteya ou en anglais : non-stealing.
- Pour son ashram, Gandhi ajoute six voeux.

b) D'après son expérience, Gandhi ajoute six autres voeux :

  • L'Asprushyatanivaran : éradication de l'intouchabilité (l'ashram accepte les Harijans)
  • Sarvadharma Samabhav : respect de toutes les religions
  • Swashraya : pratique du travail manuel
  • Swadeshi : utilisation de produits locaux
  • Abhay : ne pas avoir peur des castes, du gouvernement, de la pauvreté ou de la mort
  • Aswad : contrôle du palais, de la nourriture. Ne pas prendre plaisir à manger.

Selon Gandhi : "Un voeu signifie une inflexible détermination. Ils sont nécessaires pour surmonter les difficultés en adhérant à des règles morales ".


2. DIEU :

- A la première Table ronde de la Conférence de Londres en septembre 1931, Gandhi s'exprime sur Dieu :
"Il y a une puissance indéfinissable, mystérieuse qui persuade tout. Je le ressens, même si je ne peux pas le voir. C'est cette puissance invisible, qui se fait elle-même sentir et qui défie toute profondeur, parce que ce n'est pas ainsi que je perçois les choses par mes sens. Cela transcende les sens. Mais il est possible to reason out the existence of God to a limited extent."


3. DEVOIR ET DROIT :

- Dans un discours prononcé à Birla House, New Delhi, Gandhi déclare :
"Je dis qu'à travers la violence, nous ne pouvons obtenir même ce qui est pleinement nos droits (...) C'est se demander : quels sont nos droits et ce que l'on peut obtenir d'eux. Je dis que les gens n'ont pas de droits en soi. Celui qui n'a pas de devoir n'a pas de droit non plus. Cela signifie que tous les droits proviennent de devoirs correspondants."


4. LA JUSTICE ÉCONOMIQUE :

- Voila ce qu'en pense Gandhi :
"La constitution économique de l'Inde et du monde devrait être telle que quiconque en relève ne devrait souffrir de manque de nourriture ou de vêtements... Que chacun aie ou devrait avoir, un accès égal à l'air et à l'eau... Leur monopolisation par un pays, une nation, ou un groupe de gens est injuste."

- Ces idées expliquent pourquoi Gandhi est souvent intervenu politiquement pour des questions économiques et sociales, par exemple :
  • en soutenant des grèves ouvrières
  • en appelant au boycott de produits anglais (on rejoint ici le voeux de Swadeshi).


5. LA DÉMOCRATIE :

-"Ma notion de la démocratie est que sous son régime, les plus faibles doivent avoir les mêmes possibilités que les plus forts... Aucun pays du monde aujourd'hui ne montre un tel regard (patronising ?) pour la faiblesse... La démocratie occidentale, telle qu'elle fonctionne aujourd'hui, est imprégnée de fascisme... Une véritable démocratie ne peut être dirigée par vingt personnes occupant le centre du pouvoir. Elle doit être dirigée à partir de la base par les gens de chaque village."


6. LA NON-VIOLENCE DU BRAVE :

- Le 6 juin 1947, Gandhi déclare à la Birla House (New Delhi), à une réunion pour la prière du soir :
"Il peut arriver que quelqu'un essaye de m'assassiner, de me tuer. Même alors... Il n'y a pas de bravoure à cela, si quelqu'un me tue, cela n'est pas mourir. Mais si je me dis à moi-même : "O Dieu, s'il te plait, bring to arm to him (ne le condamne pas ?). I want no harm to come to him". Si je suis capable de dire cela et de mourir avec un visage souriant, alors on dira : "Voilà la non-violence du brave".


7. LA DÉSOBÉISSANCE CIVILE :

"Elle est opposée à la désobéissance criminelle ou immorale. Civil disobedience therefore, can be confined only to those laws which do not carry any moral sanction... Mais un résistant civil hésitera à commettre aucune attaque contre les droits d'autrui... A Civil Resister will therefore not impute motives but examine each act on merits. C.D is therefore based upon love and fellow-feeling."


8. LA NON-COOPERATION AVEC LES ANGLAIS :

"N.C is a matchless and powerful weapon. La non-coopération n'est pas un état de passivité. Elle ne doit pas procéder de la faiblesse ou de "hatred". C'est une forme de Jihad... La non-coopération signifie s'entraîner à la légitime défense... c'est une fin en soi."


...A SUIVRE...

Lionel Bonhouvrier.

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